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Poésie de Thierry CABOT
4 mars 2013

Le voyageur mélancolique

Ai-je longtemps conduit mes pas sans m'égarer ?

Moi l'enfant des soirs nains, que chaque pierre incise

Et qu'un pauvre idéal étreint jusqu'à pleurer

Devant le sein troublant d'une belle indécise.

 

Comment ! N'aurais-je pas en chemin assez vu

Les âges moutonneux dévorés par l'abîme ?

N'aurais-je pas su voir, chancelant, dépourvu,

L'être qui se défait dans la chair qui s'abîme ?

 

Oh ! j'ai vécu si mal, oui si mal, n'importe où.

Je n'ai jamais connu l'alphabet clair des choses

Ni le vrai ni le faux ni même encore tout

Ce que le rêve attache aux plus infimes causes.

 

J'ai promené mon doute et mon aspect changeant

Sur les débris épars d'on ne sait quel commerce,

A peine moins falot qu'un fétu surnageant

Au coeur de l'onde grise où le bien se disperse.

 

J'ai marché loin, trop loin, en vieil homme épuisé

Sous les nuages lourds des batailles perdues,

Fantôme du hasard, loqueteux, écrasé

Qui tend à l'infini ses deux mains éperdues.

 

Je n'ai rien deviné, je n'ai rien découvert,

Non rien que la tremblante amertume de vivre,

Ayant froid tout l'été, suffoquant tout l'hiver

Et confondant partout le soleil et le givre.

 

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

 

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