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Poésie de Thierry CABOT
1 mars 2013

Ils avaient dix-sept ans

Comme amoureusement près du chaud guéridon,

Flamboyaient ces accords que le temps dilapide :

Le piano vibrant d’une note limpide

Et les calices bus dans un même abandon.

 

Juin tissait des nids à la croisée ouverte.

De languissantes fleurs s’enlaçaient par moments.

Sous les effluves pleins de beaux rires gourmands,

Comme l’air était neuf ! comme l’âme était verte !

 

L’un et l’autre à voix douce en choeur lançaient : "je dois

Eveiller mille lieux, allumer mille toiles."

Leurs mains jointes semblaient retenir les étoiles

Sans que la crainte même eût fait trembler leurs doigts.

 

Le soleil langoureux les noyait de bien-être,

L’espérance volait sur le sol constellé ;

Comme si le bonheur magnifique et troublé

Avait dans un élan jailli par la fenêtre.

 

Elle s’appelait dune, aquarelle, élixir.

Lui savait lire au ciel les plus nobles présages.

Ils avaient dix-sept ans jusqu’à la fin des âges

Tellement rien en eux n’aurait pu s’obscurcir.

 

 

Poème inédit de "La Blessure des Mots"

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