10 février 2013
Le sablier inutile
D'où vient que tout à coup je me sens presque vieux ?
L'inutile jouet d'un faux rêve qui passe ?
Et que j'appelle en vain une ombre dans l'espace ?
Ce reflet si changeant de moi-même à mes yeux.
Est-ce hier ou demain ? Que de cris ! Que d'adieux !
On se lève, on se couche en la même grimace ;
Ce que l'un jette aux ans, un autre le ramasse,
Et nous sommes des nains qui se voulaient des dieux.
Ah ! ces rides ! ces plis ! violant mon visage,
Ce temps obscur et fou comme un mauvais présage,
Puis l'angoisse mesquine à l'affût du miroir.
Je ne suis déjà plus et je deviens un autre ;
A leur tour, bien des yeux trembleront de s'y voir ;
Quel masque d'infamie est plus grand que le nôtre ?
Poème extrait de " La Blessure des Mots "
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