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Poésie de Thierry CABOT
9 février 2013

Inconsistance

C'est à peine si j'ai longtemps
Levé le front de mon pupitre
Et laissé languir, hésitants,
Mes doigts fatigués sur la vitre.

J'ai bâti presque malgré moi
Maints douloureux châteaux de sable,
Obscur et faible et plein d'émoi,
A la façon d'un pauvre diable.

Sous le poids sourd de l'inconnu
Et l'âpreté calme du monde,
C'est à peine si j'ai tenu
Le vrai bonheur une seconde.

J'ai dû vivre sans y penser,
Mi-chien errant et mi-bohème,
N'ayant pas su taire et chasser
La moindre folie en moi-même.

J'ai dû rêver d'on ne sait quoi
Pour je ne sais quelle chimère,
Avec des fleuves de pourquoi
Lancinants comme une onde amère.

Mais sans doute ai-je trop dormi
Car j'ai vu fuir ma seule amante,
Et même s'éloigner l'ami
Jadis étreint dans la tourmente.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

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